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Affichage des articles du 2018
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Privilège. Mes pleurs, je vous conjure de cesser vos caprices frileuses jérémiades vague à l’âme vulgaire lamentations obscènes devant la cheminée où les bûches expirent pour vous chauffer le cœur. Par les extravagances d’une vie de hasards, par un tirage au sort des plus aléatoires, vous avez eu la chance de naître au bon endroit, ni trop chaud, ni trop froid… Devant les consommés, les bulles de champagne, les gigots le foie gras et les gueules de bois, mes pleurs, à l’abstinence je réduis vos émois. Veuillez je vous implore ravaler l’amertume et sécher vos sanglots, vous griffer le visage dans le plus grand silence. Pour ce soir de Noël, contre les peaux vibrantes de mes tendres amours, en présent offrez-moi un instant de répit, une larme de joie…
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Notre pain de chaque jour. Chapelets de nuits gangrenées d’insomnie, aigreur des matins gris. Une vague nausée en entrant au bureau de longues heures à étouffer, le prix de la pitance. Les épaules se voûtent sous le bât douloureux du désenchantement. Quelques pilules à avaler une détresse à bâillonner une flamme à revigorer. Des puces scélérates bernent les blancs moutons en passions virtuelles, Grand Frère les garrotte et serre en quelques clics les lacets du désir. Sous le pilon des innocences et l’étroitesse du tunnel, des hordes de fantômes s’agglutinent et se pressent. Marionnettes asservies, elles glanent sur le sol les croûtons racornis tombés d’un purgatoire. Là haut un rossignol console le Printemps…
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Les Riens… Ils sont hommes et femmes… Petit matin, une aube amère et grise,  les chants silencieux  dans la gorge étranglée  des oisillons tapis. Le vent frileux et aigre exhale sa colère  sur les branches crispées des cyprès épeurés. Ils sont hommes et femmes jeunes enfants parfois… Le jour à petits pas,  entrouvre ses yeux tristes  et verse quelques larmes  sur une marée basse. Ils sont hommes et femmes jeunes enfants parfois condamnés à crever dans la neige et le froid. Les passants les enjambent d’autres tournent les yeux. Poète prends ta plume, dessine un étendard en forme d’uppercut et vomis ton dégoût sur la ronde bedaine des nantis hypocrites. Ils sont hommes et femmes jeunes enfants parfois blottis sur un carton, la camarde elle-même recueille tristement leurs âmes oubliées…
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Infos en continu… Comme des girouettes, micros et caméras se tournent vers le vent qui gonflera les ailes des courbes putassières et fera s’envoler publicité juteuse, statistiques légères. Les casaques se tournent vers le sang la colère, au matin se détournent, à l’affût des frissons et du spectaculaire. Encensées aujourd'hui guillotinées demain les douleurs sont prétextes à débats lénifiants confrontations obscènes. Tout en bas de l’échelle dernière de cordée, une mère recompte ses pièces de laiton pour un kilo de pain, une paire de lunettes, le triste apprentissage de journées harassantes et de nuits sans sommeil, pauvreté et misère. Bravo, bravo, donnez lui la parole et faites un gros plan ! Avec son peu de mots son pauvre gilet jaune ses cernes sous les yeux, ses sanglots dans la voix font monter l’audimat… Mais quand un beau Monsieur d’un français impeccable explique qu’il entend et
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Nous rirons, c’est promis ! Ma douce et tendre amie, retrouvons nous un jour au pied de ce grand arbre témoin de nos saisons et qui perd comme nous sous le poids des hivers sa grâce et sa superbe. Nous y deviserons tandis que nos doigts gourds tricoteront bonnets écharpes et chaussons, une larme à l’endroit une larme à l’envers, nous rirons c’est promis ! Tu me raconteras ses prunelles bleutées,  votre première fois ses mains dessous ta jupe… J’essaierai de compter  sur mes doigts et les tiens mes amours de passage… En chantant à tue tête nous peindrons les regrets en azurs et dorés et si je vois encore du noir dans ton regard, je mettrai mon nez rouge et mon habit de clown. Ma douce et tendre amie, ensemble nous rirons, nous pleurerons aussi,  c'est promis! 
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Faucheurs d'étoiles Il n’est pire blessure que glace qui s’abat sur un bourgeon en fleur, que foudre qui éteint dans les yeux d’un enfant l’étoile du berger et crève l’innocence où Dieu l’avait posée. Dans les brumes d’encens, les alcôves mutiques, des pulsions maléfiques immolent la candeur. Le venin se distille dans un sang pur et vif, à jamais tue l’amour, à jamais tue la vie. Mains cruelles, prédatrices sournoises animées par les diables de bestiales bassesses, sous des draps sacrilèges vous avancez masquées et souillez lâchement les velours du printemps,       vous êtes meurtrières.          F
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Moi, 5 ans, esclave de vos rêves. Il est des pays  à un vol d’hirondelle, où les ventres des femmes fabriquent des esclaves, âmes sacrifiées sur l’autel du profit. Pupilles hébétées, de la peau racornie sur des os déformés, poumons silicosés. Il est des pays   à un vol de corbeau, où des buses cupides se repaissent avides d’entrailles innocentes. Chaussures dernier cri vêtements flambant neuf, l’illusion, le paraître les bonheurs mercantiles. Vitrines et portants sont autant de potences. Sur les semelles vierges dans les plis des tissus, sont imprimés les râles d’enfants suppliciés. Sous un ciel assombri de laide hypocrisie, le soleil renarde des torrents de dégoût. « Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ? … Ils ne comprennent rien à leur destin, hélas ! » Victor Hugo. Les contemplations.
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Invasion tropicale. Les souffles d’alizés ébouriffent les ormes, les nuages complices encorbeillent les vagues. Les fantômes s’éclipsent sur les photos voilées, les regards se détournent des miroirs endeuillés, et voguent nos amours. Nos âmes malhabiles esquissent quelques pas sur le rythme fragile d’un opus hésitant. Les bourgeons et les fleurs éclosent en sourires et parfument le miel  des désirs platinés. Jonquilles capucines  lavande et romarin  font des moues et des mines  au son des tambourins, valsent nos souvenirs. Réchauffement magique  surprise climatique  tempête de caresses baisers en déferlantes.  La neige sur nos cheveux fond en larmes joyeuses dans le ciel de nos yeux, et voguent nos amours valsent nos souvenirs, les aiguilles du temps tictaquent à reculons…
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L’Ange noir… Un Ange de vingt ans de vingt ans mon cadet est passé dans ma vie. Sur une plage blanche l’Ange était assis là confiant au soleil en murmures étranges ses rêves d’enfant noir. Voir un jour à Paris, Amsterdam ou Berlin, des arbres de Noël. Sur les Champs Elysées, entrer dans les boutiques et tout y acheter, des chaussures vernies et des montres dorées. L’Ange était assis là, dans sa voix des caresses, dans ses yeux des promesses, sur sa peau des ivresses. Un Ange de vingt ans de vingt ans mon cadet n’attendait que ma main et mon amour, peut-être… Ange noir, ne deviens pas un homme. As-tu vu mes cheveux? La neige y est tombée, ces rides sur mon front sont le prix que l’on paie à Paris, Amsterdam ou Berlin, à bâtir chaque jour une vie de chimères. Sur la pointe des pieds, je suis repartie seule sur les Champs Elysées, mes boulets aux chevilles mes chaînes aux poignets, dilapider me
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Déni. Puisque ça fait trop mal de te savoir ailleurs et de te savoir là, sous la pierre glacée. Puisque ça fait trop mal de jeter tes souliers tes colliers ton parfum tes reliques d’amour, ton acte de naissance ton acte de décès, de deux clics supprimer ton nom sur le clavier. Puisque j’ai peur du noir et de l’orphelinat, des orages à venir et des lignes de crête qu’il me faudra gravir, que ma boussole cherche en tremblant de terreur l’étoile du berger. C’est tellement l’hiver sans l’écho de ta voix la chaleur de tes joues les onguents généreux de tes mots gracieux. Puisque je ne veux pas me réveiller un jour et devoir l’accepter. En inondant la plaine de mes larmes d’enfant peut-être trouverai-je la vague où tu m’attends… Puisque ça fait trop mal, je me dis chaque nuit : Maman est en voyage et le matin j’espère une carte postale.