Articles

Affichage des articles du septembre, 2018
Image
Amours épinglées. Sur feutrine écarlate tu couches ce matin un papillon blessé. Ses ailes inclinées leurs doux reflets bleutés te font encore vibrer. Sur feutrine écarlate tu ranges fièrement les beaux corps sidérés de nymphes ingénues venues se réchauffer à ton soleil glacé. Puis chasseur insatiable, tu reprends ton filet et ta quête implacable, poses sur ton sourire un masque carnassier. En cyniques trophées sur son tableau de chasse, combien d’âmes brisées pour que le prédateur enfin se satisfasse ? De combien d’innocences le vampire assoiffé devra-t-il se repaître ? Quels mots pour justifier l’errance indélébile des anges mutilés ? Sur feutrine écarlate mon cœur agonisant, tiré à quatre épingles et gisant dans mes larmes attend le coup d'épée,  espère le coup  de grâce... 
Image
Ton nombre d’Or Refusant les mirages fables et impostures, derrière   barricades je clôturais ma vie. Au chevet de mes nuits la quadrature du cercle, pour les jours de grisaille la lumière infinie du divin nombre d’or. Mais j’avais négligé comme un acte manqué, dans mon cœur assoupi la petite lucarne où tu t’es immiscée. J’aligne et je recompte les calculs qui m’échappent, l’axe de mes abscisses s’enfuit désordonné. Tes hanches symétriques l’horizontalité de tes seins rebondis la verticalité de tes désirs gourmands, désarmants postulats, inconnues qui m’obsèdent, triangle des Bermudes où ma boussole tremble, mais Dieu, pour ce Nord que je perds dans un trouble exalté, que j’aime tes mystères et ta géométrie!
Image
La Dinde savante. A l’entrée de l’hiver une Dinde dodue sachant ses jours comptés, croquait à belles dents les encyclopédies qu’un fermier négligeant semait aux quatre vents. Diderot Beaumarchais Voltaire et d’Alembert, sciences philosophie éclairaient de lumières l’adage populaire qui veut que l’ineptie soit le lot des dindons. Désireux de lui plaire un Paon majestueux affichait belles roues élégantes manières. Rieur et nonchalant le Paon goûtait au temps et plaisirs de la chair. « Dinde dodue, venez donc vous blottir au creux de ma paillère et je vous apprendrai ce que seul mon cœur sait, le gai savoir, le savoir-faire le savoir-vivre, savoir aimer, le je ne sais quoi qui vous fera chanter, le je ne sais qui qui vous fera rêver. Je sais bien peu c’est vrai de vos complexités, mais je sais de la vie cueillir les émotions et belle Poésie. » Le matin de Noel le fermier d’un coup sec trancha

Garçon, l’addition !

Image
Garçon, l’addition ! J'ai des comptes à régler je dois régler mes comptes puisque le compte à rebours a commencé. Alors toi mon père repose en paix mon père tu m'as donné la vie, j’aurais voulu tes bras, aussi. Toi ma mère étoile du berger, dans ton ventre déjà je tremblais de te perdre. Mes enfants merveilleux pour vos hivers sans feu, mon soleil ibérique réchauffera vos veines. Mes maris mes amours combien j’ai pu pleurer, j'ai tellement aimé vous aimer, vous pleurer. Ma vie fut un roman ma vie fut un tourment l'ardoise est effacée l'addition est pour moi. Je vous paierai comptant en éclats de sourire sonnants et trébuchants en chagrins indécents en regrets éternels. Gardez donc la monnaie, en chantant vous boirez les cuvées les plus rares, célébrez cette farce qui vaut son pesant d’or. La valise à présent me parait plus légère et je peux s'il le faut aujourd'hui demain bientôt tir
Image
La valse - Camille Claudel Etourderie Divine… Et Dieu créa la femme… Par un jour de grisaille et de langueur palpable, dans de la terre glaise, Dieu imagina donner à ses compagnons mâles une passion nouvelle, une perle à aimer. Je la veux belle et tendre discrète comme carpe attentive docile d’une grâce émouvante. D’amphores et de lyres il para la statue, remodelant les formes il marqua les cambrures. L’entreprise prenait agréable tournure. Mais… craignant de Nature revers voire colère le Bon Dieu hésita, tempéra ses ardeurs. La nuit portant conseil remit au lendemain ce qu’il considéra, légèrement peut-être comme un présent Divin. Après long bâillement Il opta pour un somme et abandonna là, malencontreusement son ébauche de femme. Et Satan l’anima… Satan passait par là : « Sur ma foi que voilà envoûtante déesse. J’y vois belles promesses de luxure et débauche. Mes foyers désertés reg
Image
Femmes à vendre. Sur un marché d’esclaves, une princesse slave,  pommettes haut perchées, danse seule sur la piste. Joli poisson d’argent tout au bout d’une ligne, elle ondule des hanches en spasmes racoleurs. En manque de frissons, des hommes la regardent deux à trois fois son âge… Voyez Messieurs, voyez les splendeurs de mon arbre, je connais de vos âmes crevasses et tréfonds et de vos vies en berne les soleils pâlichons. Combien pour mes fruits verts? Signez là beaux messieurs un pacte avec les Dieux et le Diable en personne n’y verra que du feu. Sur un marché de dupes, maquignons et bétail s’évaluent se détaillent. Combien pour la rondeur d’un cuissot d’un jarret combien pour des seins fermes une croupe galbée ? Devrais-je rajouter sur la couche nuptiale bracelets et colliers pour sourires et baisers ? Combien… Marrakech Bucarest Bangkok ou bien Moscou, des petites poupées trop tôt s
Image
Séville, 17 heures, prière singulière… Arènes de Séville écrasées par les cris,  une femme une mère attend la gorge sèche sur les gradins brûlants. Dans le noir un taureau s’interroge angoissé sur les accents sauvages des vivas, des olés. Une porte qui s’ouvre un soleil assassin une sueur glacée. Arènes de Séville écrasées par les cris, une femme un taureau unissent leurs prières aux portes de l’Enfer. Moment tant redouté, elle croise les doigts. Pour la première fois, son fils fuit la misère, en habit de lumière. Le taureau essoufflé, s'arrête un court instant  et plante son regard  dans les yeux de la femme. Instant de non-retour, ils s'appellent au secours, d'une même terreur  leur destin est lié. Un jeu de banderilles, picadors acharnés, quelques tâches de sang sur le