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Valse suspendue. Quand nos rides entrelacées ne traceront plus qu'un unique sillon, nous vieillirons ensemble. Nous accorderons sur notre violon, les mêmes blessures, les mêmes morsures, tu es mon la, je suis ton fa, nous vieillirons ensemble. L'âge nous outrageant, tu trouveras du charme à mes longs cheveux blancs, je feindrai d'ignorer la fin de tes émois, et tes émois sans fin... En chasseur avisé, tu te détourneras de ces jeunes perdrix à la cuisse galbée, en prétextant menteur, avoir même oublié comment les déguster, nous vieillirons ensemble. Sur les ailes légères d’une valse argentine nous défierons le temps d’envolées insouciantes en saupoudrant d’étoiles un futur incertain. Bordées de crêpe noir les promesses à présent embrument mon sommeil, le bandonéon pleure, les danses dégrisées gisent sur le parquet. Sur ton oreiller froid la boucle inachevée s’est fondue dans un souffle, ton cœur  ne m
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Privilège. Mes pleurs, je vous conjure de cesser vos caprices frileuses jérémiades vague à l’âme vulgaire lamentations obscènes devant la cheminée où les bûches expirent pour vous chauffer le cœur. Par les extravagances d’une vie de hasards, par un tirage au sort des plus aléatoires, vous avez eu la chance de naître au bon endroit, ni trop chaud, ni trop froid… Devant les consommés, les bulles de champagne, les gigots le foie gras et les gueules de bois, mes pleurs, à l’abstinence je réduis vos émois. Veuillez je vous implore ravaler l’amertume et sécher vos sanglots, vous griffer le visage dans le plus grand silence. Pour ce soir de Noël, contre les peaux vibrantes de mes tendres amours, en présent offrez-moi un instant de répit, une larme de joie…
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Notre pain de chaque jour. Chapelets de nuits gangrenées d’insomnie, aigreur des matins gris. Une vague nausée en entrant au bureau de longues heures à étouffer, le prix de la pitance. Les épaules se voûtent sous le bât douloureux du désenchantement. Quelques pilules à avaler une détresse à bâillonner une flamme à revigorer. Des puces scélérates bernent les blancs moutons en passions virtuelles, Grand Frère les garrotte et serre en quelques clics les lacets du désir. Sous le pilon des innocences et l’étroitesse du tunnel, des hordes de fantômes s’agglutinent et se pressent. Marionnettes asservies, elles glanent sur le sol les croûtons racornis tombés d’un purgatoire. Là haut un rossignol console le Printemps…
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Les Riens… Ils sont hommes et femmes… Petit matin, une aube amère et grise,  les chants silencieux  dans la gorge étranglée  des oisillons tapis. Le vent frileux et aigre exhale sa colère  sur les branches crispées des cyprès épeurés. Ils sont hommes et femmes jeunes enfants parfois… Le jour à petits pas,  entrouvre ses yeux tristes  et verse quelques larmes  sur une marée basse. Ils sont hommes et femmes jeunes enfants parfois condamnés à crever dans la neige et le froid. Les passants les enjambent d’autres tournent les yeux. Poète prends ta plume, dessine un étendard en forme d’uppercut et vomis ton dégoût sur la ronde bedaine des nantis hypocrites. Ils sont hommes et femmes jeunes enfants parfois blottis sur un carton, la camarde elle-même recueille tristement leurs âmes oubliées…
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Infos en continu… Comme des girouettes, micros et caméras se tournent vers le vent qui gonflera les ailes des courbes putassières et fera s’envoler publicité juteuse, statistiques légères. Les casaques se tournent vers le sang la colère, au matin se détournent, à l’affût des frissons et du spectaculaire. Encensées aujourd'hui guillotinées demain les douleurs sont prétextes à débats lénifiants confrontations obscènes. Tout en bas de l’échelle dernière de cordée, une mère recompte ses pièces de laiton pour un kilo de pain, une paire de lunettes, le triste apprentissage de journées harassantes et de nuits sans sommeil, pauvreté et misère. Bravo, bravo, donnez lui la parole et faites un gros plan ! Avec son peu de mots son pauvre gilet jaune ses cernes sous les yeux, ses sanglots dans la voix font monter l’audimat… Mais quand un beau Monsieur d’un français impeccable explique qu’il entend et
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Nous rirons, c’est promis ! Ma douce et tendre amie, retrouvons nous un jour au pied de ce grand arbre témoin de nos saisons et qui perd comme nous sous le poids des hivers sa grâce et sa superbe. Nous y deviserons tandis que nos doigts gourds tricoteront bonnets écharpes et chaussons, une larme à l’endroit une larme à l’envers, nous rirons c’est promis ! Tu me raconteras ses prunelles bleutées,  votre première fois ses mains dessous ta jupe… J’essaierai de compter  sur mes doigts et les tiens mes amours de passage… En chantant à tue tête nous peindrons les regrets en azurs et dorés et si je vois encore du noir dans ton regard, je mettrai mon nez rouge et mon habit de clown. Ma douce et tendre amie, ensemble nous rirons, nous pleurerons aussi,  c'est promis! 
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Faucheurs d'étoiles Il n’est pire blessure que glace qui s’abat sur un bourgeon en fleur, que foudre qui éteint dans les yeux d’un enfant l’étoile du berger et crève l’innocence où Dieu l’avait posée. Dans les brumes d’encens, les alcôves mutiques, des pulsions maléfiques immolent la candeur. Le venin se distille dans un sang pur et vif, à jamais tue l’amour, à jamais tue la vie. Mains cruelles, prédatrices sournoises animées par les diables de bestiales bassesses, sous des draps sacrilèges vous avancez masquées et souillez lâchement les velours du printemps,       vous êtes meurtrières.          F