Notre pain de chaque jour.

Chapelets de nuits
gangrenées d’insomnie,
aigreur des matins gris.
Une vague nausée en entrant au bureau
de longues heures à étouffer,
le prix de la pitance.

Les épaules se voûtent
sous le bât douloureux
du désenchantement.
Quelques pilules à avaler
une détresse à bâillonner
une flamme à revigorer.

Des puces scélérates
bernent les blancs moutons
en passions virtuelles,
Grand Frère les garrotte
et serre en quelques clics
les lacets du désir.

Sous le pilon des innocences
et l’étroitesse du tunnel,
des hordes de fantômes
s’agglutinent et se pressent.

Marionnettes asservies,
elles glanent sur le sol
les croûtons racornis
tombés d’un purgatoire.

Là haut un rossignol
console le Printemps…

Commentaires

  1. Darrit:
    Ton beau poème nous secoue
    Nous rappelle qu’un matin gris
    Nous pouvons nous indigner et résister
    Ecouter l’appel du rossignol

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  2. Pritos:
    Tu as les mots qui décrivent et qui touchent Alexienne! Le printemps est encore à venir, agitons notre chiffon jaune pour le faire bondir!

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  3. Michel:
    Sombre vraiment, je m'étonne même d'y trouver un rossignol ou alors pas ce lui auquel on pense d'abord. Je partage, Alex. Moi aussi je vis pour les printemps

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  4. PierreJ.:
    J'ai cherché le rossignol qui pouvait atténuer l'amertume tout à fait légitime qui émane de ton poème et ma foi celui-ci ne manque pas d'allant: Hugues Auffray, le Rossignol anglais.

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  5. Virgo34:
    Un poème grave sur la fuite du temps, ponctué par de belles métaphores et pesant sur nos destinées. Une note finale d'espoir qui éclaircit la quotidien.

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  6. MCV:
    Dure dure, la vie, parfois. J'aime bien ce poème!

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  7. Francine Lambert:
    Tout concourt dans ce poème à créer une atmosphère chargée d'une sombre désillusion, j'avoue que même le rossignol et le printemps n'ont pas suffi à secouer cette lourde chape de tristesse . . . un mince espoir de renouveau s'immisce dans la chute peut-être ? À bientôt Alexienne !

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  8. Alice Merveille:
    Un coup de poing... poème en uppercut... les mots sont là aussi pour dire l'indicible... et puis il y a le rossignol...

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  9. Renal:
    Vous m'emmenez en pays de vers libres. Je vous suis les yeux fermés et les oreilles bercées par cette musicalité qui m'est si étrangère. Continuez !

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  10. Eric Duval :
    ce rythme effréné de nos vies si souvent décrié ... à écrire ainsi nous sortons sans doute de cette torpeur .... mais y entraînerons nous les "autres" ?... un spleen qu'on pourrait croire sans issue ... magnifique ...

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  11. Stephanie Bruzzone:
    J’aime cette chute en point d’ancrage où l’on peut se ressourcer quand il fait trop sombre... bravo !

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  12. Brocéliande:
    C'est beau, Alexienne ..tes mots apprivoisent tout ...même le sombre ...j'adore la fin de ton poème

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  13. Lange Rostre :
    Un texte plutôt noir avec la fin paradoxale du chant de cet oiseau. C'est beau.

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