Les Riens…
Ils sont hommes et
femmes…
Petit matin, une aube amère et grise,
Petit matin, une aube amère et grise,
les chants silencieux
dans la gorge étranglée
des oisillons tapis.
Le vent frileux et aigre
Le vent frileux et aigre
exhale sa colère
sur les branches crispées
des cyprès épeurés.
Ils sont hommes et femmes
Ils sont hommes et femmes
jeunes enfants
parfois…
Le jour à petits pas,
Le jour à petits pas,
entrouvre ses yeux tristes
et verse quelques larmes
sur une marée basse.
Ils sont hommes et femmes
Ils sont hommes et femmes
jeunes enfants parfois
condamnés à crever
dans la neige et le froid.
Les passants les enjambent
d’autres tournent les yeux.
Poète prends ta plume,
Poète prends ta plume,
dessine un étendard
en forme d’uppercut
et vomis ton dégoût
sur la ronde bedaine
des nantis hypocrites.
Ils sont hommes et femmes
Ils sont hommes et femmes
jeunes enfants
parfois
blottis sur un
carton,
la camarde
elle-même
recueille
tristement
leurs âmes
oubliées…
PierreJ.:
RépondreSupprimerEt dire qu'ils sont de plus en plus nombreux dans ce cas Alex, alors que dans le même temps, lu dans libération : " Les dépenses sociales en France représentent 33,9% du PIB. Record mondial. Même les Danois font moins. La France, c’est 1% de la population mondiale, et 15% des aides sociales!" . Tu sais, sans forcer le trait ou esthétiser la misère, c'est vraiment incompréhensible ces situations !
Ton poème me renvoie aux poètes des pauvres, les soliloques de J.Rictus et la chanson des gueux de J.Richepin. Pour dire que 100 ans les séparent, cherchons l'erreur, où est l'espoir?
Lacape/Domi:
RépondreSupprimerTon texte me frappe au coeur ! bien sûr je les croise aussi dans la rue ! je donne quand je peux soit de la parole ou de l'argent. Mais bon que c'est triste cette société que nous avons fabriqué où le maître-mot est consommation.
Darrit:
RépondreSupprimerTon poème nous touche
Dire que nous pourrions faire autrement
Qu’un autre monde est possible
Pritos:
RépondreSupprimerMa gorge s'étrangle... Me revient à fleur de mémoire un vieux fantasme d'ado malheureux: partir, dans la rue, n'importe où, se livrer aux bras de la misère, mourant, mais libre.
On en est loin, ici. C'est l'effacement: exilés, refusés, à croire qu'il n'y a que la mort pour tendre ses bras...
Miraje:
RépondreSupprimerToute la détresse du monde, et un poème pour la porter magistralement.
Adibro:
RépondreSupprimerWhow! À chaque fois, c'est une claque, quelle plume :)
Patrick Gibon:
RépondreSupprimertel bel hymne révolté en forme de poing serré mais main tendu paume ouverte, bravo!
Sylvie Franceus:
RépondreSupprimerLes chants silencieux résonnent si fort sur vos mots
Vivipioupiou77:
RépondreSupprimer"les ames oubliées", c'est tout a fait ça et l'hiver est là qui va rendre encore plus difficile leur situation, un beau cri de révolte tout en douceur …..
MCV:
RépondreSupprimerPoète, prends ta plume... Belle reprise au bon moment! Outre son contenu, votre poème est admirablement équilibré. Il n'en est que plus percutant.
Brocéliande:
RépondreSupprimerun cri ...qu'on doit entendre écouter ..lire .. un cri qui crie et c'est beau..