Moi, 5 ans, esclave de vos rêves.
Il est des pays à un vol d’hirondelle,
où les ventres des femmes
fabriquent des esclaves,
âmes sacrifiées sur l’autel du profit.
Pupilles hébétées,
de la peau racornie
sur des os déformés,
poumons silicosés.
Il est des pays à un vol de corbeau,
où des buses cupides
se repaissent avides
d’entrailles innocentes.
Chaussures dernier cri
vêtements flambant neuf,
l’illusion, le paraître
les bonheurs mercantiles.
Vitrines et portants
sont autant de potences.
Sur les semelles vierges
dans les plis des tissus,
sont imprimés les râles
d’enfants suppliciés.
Sous un ciel assombri
de laide hypocrisie,
le soleil renarde
des torrents de dégoût.
« Où
vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ? …
Ils
ne comprennent rien à leur destin, hélas ! »
Victor Hugo. Les contemplations.
Elyse:
RépondreSupprimerOn ne peut oublier ton poème après l'avoir fini.... Il nous reste un dégoût pour ce que l'on fait subir aux enfants qui n'ont pas pu être "des enfants"
Pritos:
RépondreSupprimerTrès fort! Le combat de Hugo n'est pas terminé. Je crois que l'homme non plus n'est pas bien fini...
Lacape/Domi:
RépondreSupprimerTon texte touche au sacré c'est-à-dire aux enfants ! on ne peut rester insensible à tes propos !
C'est un drame qui affecte le Monde du prêt à porter. On ne devrait pas porter des vêtements estampillés dans l'Asie du Sud-Est et ailleurs aussi où on spécule sur la pauvreté du peuple...
PierreJ.:
RépondreSupprimerQue la vérité est bonne à dire Alex ! Tes mots portent, vont vers ceux qui doivent cesser ces abus inhumains, pourvu qu'ils les entendent !
Claire:
RépondreSupprimerDans ce poème, en quelques strophes, les mots choquent, s'entrechoquent... L'horreur est bien exprimée et nous rappelle ce que peuvent vivre certains enfants esclaves.
Ne les oublions pas.
Merci Alexienne.
José:
RépondreSupprimerOù vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit?
Très beau ton cri guttural.
Ton alerte humaniste.
Respect.
Claire B.:
RépondreSupprimerTrès beau poème où la réalité du travail des enfants est subtilement exprimée.
PierreYv.:
RépondreSupprimerDe la belle ouvrage. Et dire que vous non plus n'êtes pas payée un clou...
Nadine G.:
RépondreSupprimerQue l'ignominie , la répugnance du profit sont exprimées avec une force empreinte d'une profonde tristesse . Que vous avez raison de rappeler que l'esclavage existe et perdure.
Stéphanie Bruz:
RépondreSupprimerDes frissons me parcourent encore...
Chouette:
RépondreSupprimerDes mots subtiles pour dénoncer les maux de ce monde
Mafal.:
RépondreSupprimerOui. Il y a des Pays... où..
Pas besoin d’aller très loin d’ailleurs. Un grand texte. Fort . Très fort.
Eric D:
RépondreSupprimertoujours aussi sobre et cinglant ... vos vérités sont vraiment bonne à lire ... et d'une flagrante tristesse ...
Brocé.:
RépondreSupprimerIl est des poèmes qui soufflent la gravité des choses avec tant de beauté ...alors oui j'ai aimé et beaucoup plus encore
Fredolad.:
RépondreSupprimerÀ vol d'hirondelle, toutes sortes de rapaces désireux d'entretenir la misère et de faire de l'esclavage moderne un fond de commerce particulièrement lucratif. Il est de cupides vautours qui pour conserver le faste de leur nid font fi de toute morale et de tout état d'âme ! Merci pour la piqûre de rappel et au travers de votre texte de voler dans les plumes de ces triple buses royales !
Marie:
RépondreSupprimerMerci pour ce poème qui crie et s insurge avec les armes des mots contre la violence noire camouflée dans les plis de nos habits de lumières... Merci de faire sauter les coutures...
Sylvie F.:
RépondreSupprimerWouffff... dire si poétiquement l'ignominie, c'est votre talent... Vos mots font alarmes. Larmes retenues. Cris baillonnés.
Merci
Patrick G.:
RépondreSupprimerles supplices des hirondelles en mouroir, de nous tous au bord de l'effondrement chanté ici dans un cri, râle déchirant, entrailles en pâtures dansant dans l'air moite, mais il reste un espoir, non? magnifique ouvrage, une fois de plus!
Diamantina:
RépondreSupprimerQuel beau poème ! Des mots si jolis pour décrire l'horreur de certaines vies, la poésie sert aussi à faire passer de tels messages...
Th. de Saint V.:
RépondreSupprimerUne écriture travaillée qui ne dit pas trop. C'est cela la fonction de la poésie.
terrible
RépondreSupprimerfaire changer nos comportements
Buriens:
RépondreSupprimerle Mal fait si Mal c'est très dur a lire