Ne pas se
pencher…
Dans la ruelle
cachotière
une guitare à
gros sanglots
hoquète sur
un flamenco,
un air
alourdi de jasmin.
Entre un avé
et deux pater
une mantille
un chapelet,
les
persiennes cancanières
s’émoustillent
en ragots païens.
Dans le secret
d’un patio borgne
un couple
d’ombres s’entrelace,
le vif
argent dans leurs regards
est un serment
d’Éternité.
Sous une
treille de vigne vierge
un vieillard
édenté sourit,
ses mains caressent
tendrement
les hanches fraîches
et dociles
d’une
gargoulette fragile.
Fleur
d’oranger huile d’olive
la
gourmandise des oublies,
figues de
barbarie
grenades
explosives
et pastèques
fondantes.
Andalousie,
ton sang
coule dans mes veines,
inexorablement,
le train des souvenirs
me ramène
vers toi…
Le train des souvenirs
roule à tombeau ouvert,
Mesdames et
Messieurs,
voyageurs de première
ou classe populaire
l’aller simple est offert.
Attachez vos ceintures
dépressions annoncées,
il est recommandé
en dehors des fenêtres
de ne pas se pencher.
Nul n’en réchappera
ce que vous savez bien,
mais pour empimenter
ce délicieux voyage,
nous garderons secrète
votre heure d’arrivée.
Pritos:
RépondreSupprimerDentellière tu es, Alexienne, qui trousses si joliment poésie et philosophie, et avec un humour délicieux... Je me souviens de ces injonctions jusqu'à plus soif quand, étudiant, je prenais le train... Je ne songeais pas à leur donner un sens plus profond que ça!
Tuk Tuk :
RépondreSupprimerTu viens d'émoustiller mes racines andalouses avec ce magnifique souffle! Merci!
Thara:
RépondreSupprimerTrès belle poésie qui nous fait découvrir un voyage rythmé au coeur de vos vers...
Hector:
RépondreSupprimertrain ibérique cahotant en rythme vers un lendemain de soleil, merci pour le voyage
Michel L.:
RépondreSupprimerDéroutant ! Je suis passé des couleurs chatoyantes à une vision beaucoup plus sombre.