N'écoute pas aux portes
les cris et les silences
des secrets de famille.
les cris et les silences
des secrets de famille.
N'entend pas au premier,
les soupirs et les râles
de la vieille qui souffre
dans le fond de son lit.
les soupirs et les râles
de la vieille qui souffre
dans le fond de son lit.
Les bruits sourds les appels
les coups que l'on assène
ne peuvent pas venir
des voisins du dessus ?...
N'écoute pas aux portes.
les coups que l'on assène
ne peuvent pas venir
des voisins du dessus ?...
N'écoute pas aux portes.
Un verre qui éclate
au milieu de la nuit,
une femme qui hurle
un enfant qui gémit
et tente vainement
de retenir l'ivresse
meurtrière de son père.
au milieu de la nuit,
une femme qui hurle
un enfant qui gémit
et tente vainement
de retenir l'ivresse
meurtrière de son père.
Le jeune homme au dernier
le garrot la seringue
l'injection venimeuse
le voyage en Enfer,
n'entend pas son cœur battre
et puis cesser de battre.
le garrot la seringue
l'injection venimeuse
le voyage en Enfer,
n'entend pas son cœur battre
et puis cesser de battre.
Au sous-sol à la cave
une fille sanglote…
monte un peu la musique,
n'entend pas sa douleur
et les rires cyniques
des garçons satisfaits.
une fille sanglote…
monte un peu la musique,
n'entend pas sa douleur
et les rires cyniques
des garçons satisfaits.
Dans les tours de silence
le cœur se rétrécit,
les humains qu’on empile
s’indiffèrent et s’épient
se frôlent se reniflent
sans jamais se toucher,
à moins qu’ils ne se mordent
à moins qu’ils ne se griffent,
sans jamais se parler.
le cœur se rétrécit,
les humains qu’on empile
s’indiffèrent et s’épient
se frôlent se reniflent
sans jamais se toucher,
à moins qu’ils ne se mordent
à moins qu’ils ne se griffent,
sans jamais se parler.
N'écoute pas aux portes
la violence les bassesses
et l’infinie détresse
d’un bétail qui se terre
entre misère et peur,
assoiffé de tendresse,
d’amitié, de chaleur,
la violence les bassesses
et l’infinie détresse
d’un bétail qui se terre
entre misère et peur,
assoiffé de tendresse,
d’amitié, de chaleur,
d’un bétail qui se meurt.
PierreJ :
RépondreSupprimerOn le sait, et cependant, lorsqu'on le lit avec tes mots si vrais qui traversent les étages de la tour et livrent cette si triste réalité, un grand dégoût te soulève le cœur.
Oui on le sait, les tours c'est loin d'être fini, bien au contraire, la tendance est aux mégalopoles.
Si seulement elles pouvaient s'inspirer de la cité Radieuse de Le Corbusier à Marseille...
Lacape/Domi:
RépondreSupprimeril est fort ton texte, il prend aux tripes....Pourquoi avoir empile tous ces gens ? cela a crée des tensions, des conflits, de la merde quoi !
Pritos:
RépondreSupprimerOn a beau savoir, on est blasés et on a tendance à les laisser se fermer, nos oreilles. Une piqûre de rappel, c'est nécessaire, surtout avec ce talent.
Lison Zonco:
RépondreSupprimerQuel immeuble...
Glaçant.
Froid.
Dérangeant: réussi!
David Bogatirsky:
RépondreSupprimerVotre poème est un uppercut. Bravo !
MCV:
RépondreSupprimerUne vision quasi apocalyptique de notre humanité. Du Jérôme Bosch, pourrait-on croire...
Eric Duval:
RépondreSupprimerLe venin malsain de l'indifférence ... Et l'acceptation du quotidien délétère ... Un regard affûté et sans détour de cette cruelle réalité ... Toujours aussi convainquant !! Bravo !!
Ginette Vijaya:
RépondreSupprimerTout est dit . Tout ce qu'il y a de plus abject qu'on tente de celer est éventré ici dans votre poème qui se sacrifie.
Merci de le dire haut et fort .
Le bétail employé ici pour signaler cette misère humaine est certainement le mot le plus foudroyant que vous ayez pu formuler .
thierry:
RépondreSupprimerPour avoir il y a fort longtemps habité dans une tour ... je retrouve dans ces ligne toute l'ambiance d'une vie anonyme.
bravo pour le réalisme de vos mots. bravo
Gérard Le Gal :
RépondreSupprimerJ'ai envie de penser que comme dans la chanson de Brel, il y a Frida...., une lueur d'espoir ! Très beau texte comme d'hab
Alice Merveille:
RépondreSupprimerUn cri... Un texte coup de poing... je lis et je relis... peut-être un de vos plus beaux textes Alexienne... Merci pour ces mots...
RAC:
RépondreSupprimerUne plume si délicate sur des sujets si durs. Une fois encore vous écrivez magnifiquement et savez émouvoir ! (Juste une chose si vous me le permettez : j'accroche moins sur le titre..)
Claudine Lehot:
RépondreSupprimerc'est tellement vrai "Les humains qu’on empile
S’indiffèrent et s’épient" j'adore !
Fabrice Bessard Duparc:
RépondreSupprimeroh que c'est bon tout cela. en voilà du poème ! du vrai sans fioritures, toutes mes voix vous sont acquises; juste le titre du poème qui ne me plait pas. j'opte plus pour "dans la tour d'y voir"
Brocéliande:
RépondreSupprimergrave triste fort ... découpé de solitude et de détresse ... un abandon qui crie sur les mots ... et les mots qui dévoilent jusqu'à découvrir l' âme .. j'aime ce que tu écris ... j'aime vraiment
Fred Panassac:
RépondreSupprimerPas follement gai mais bien dit. Noir très noir...et donc très humain...
Une beauté de plus à ton actif, tu ne cesses de me surprendre dans tous les registres poétiques !
Aurélien Azam :
RépondreSupprimerCe poème est vraiment bon. Il y a un ton, il y a une direction, il y a un propos sur l'indifférence humaine qui fait mouche, qui fait peur. L'image des tours de silence en corps humains empilés est vraiment marquante ! :)