« Résister »
Marie Durand, Huguenote,
j’ai dix neuf ans.
Sur ordre du Roi Soleil,
des Dragons m’ont privée
de lumière et de liberté.
Dans la tour de Constance
les jours s’écoulent
monstrueux et barbares.
Je me souviens,
les Camisards en Cévennes,
l’année dernière.
Le Mistral obsédant
glacent nos chairs humides.
Nous attendons blotties,
un souffle de tiédeur
sur nos peaux racornies.
Je me souviens,
mes Cévennes au Printemps,
Il y a cinq ans.
Les nuits sont de longs cauchemars,
inhumains sont les cris
de ces femmes hagardes.
Je me souviens,
mes Cévennes en été
Il y a vingt ans.
Le pain moisi est rare
jamais de feu dans l’âtre,
Je tiendrai, je tiendrai…
Jeanne est morte ce matin
dans un soupir de délivrance.
J’ai gravé sur la pierre blanche
« Résister ».
Je me souviens,
mes Cévennes rebelles
Il y a trente huit ans.
Quand les portes s’ouvrent,
Il ne reste de moi
qu’un fantôme efflanqué.
A l’aube je retrouve,
mes Cévennes martyrisées.
Lacape/Domi:
RépondreSupprimerTu nous projettes dans l'histoire des Camisards...j'aime cette immersion....
Michel:
RépondreSupprimerla Cévenne huguenote n'a jamais cessé de résister. Poème percutant
Pritos:
RépondreSupprimerHommage auquel je souscris sans réserve: toujours les résistants seront les vrais vainqueurs!