Portrait chinois.


S’il est couche vois-tu
où je voudrais renaître
ce serait sur la mousse
de ton fougueux printemps.

Sur tes branches légères
mes bourgeons assoiffés
aspireraient tes sèves.

S’il est un fandango
qui me ferait flamber
il viendrait de tes mots.

Tes accents de rocaille
donneraient à mes peurs
des élans de pur sang
insolentes cabrades.

S’il est une prairie
où pourraient divaguer
mes terreurs égarées
à l’abri des morsures
de hyènes enragées,
ce serait sur ta lande
sous tes mains apaisantes.

Pour les jours de tempête
ou les nuits de chaos
peut-être serais-tu chêne
colosse aux pieds d’argile,
séquoia gigantesque grand prêtre millénaire.
Serais-tu baobab philosophe africain
ou fantasque roseau en marais poitevin?

Avide d’oasis
de sommets invincibles
de sanctuaires feutrés
de mangroves rebelles aux ombres salvatrices,
c’est sur ta canopée
que mon cœur essoufflé
viendrait reprendre haleine.

« Car, vois-tu, chaque jour… »


Commentaires

  1. Lacape/Domi:
    c'est fort ! c'est beau ! j'aime !

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  2. PierreJ.:
    Que voilà un élan auquel j'adhère, plein de fougue, d'amour et de vie. J'ai souvent rêvé de me trouver sur une canopée en Amazonie à me prélasser comme mon voisin le singe.
    Merci pour tes belles images Alexienne

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  3. Pritos:
    Merveilleux voyage au creux des fantasmes que ce portrait chinois. La vie y cavale, l'amour y bourgeonne, dans toute leur splendeur: splendide!

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  4. Hervé M.:
    Superbe exquis j en redemande!

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  5. Yannick D.:
    Toujours cette si belle écriture limpide de facilité tant travaillée...

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  6. Hélène J.:
    Que c'est tendre, empreint de sérénité, mais aussi puissant et coloré.

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  7. Anne F.:
    J'ai craqué pour le fandango entre autres, mais surtout pour le rythme, la couleur, les images, les mots choisis, les sous-entendus, tout quoi ! Bravo !

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  8. Brocéliande:
    J'ai adoré ! voilà ...

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  9. Ch. Deguer.:
    Belle déclaration. Le rythme est donné, avant sa conclusion que nous avons tous en tête : "Car vois-tu chaque jour je t'aime davantage, aujourd'hui plus qu'hier et bien moins que demain".

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